Depuis des décennies, les géants de la Silicon Valley se livrent une guerre technologique acharnée pour dominer le marché. Cette lutte sans fin est motivée par un impératif simple : rester les plus innovants et les plus attractifs pour leurs clients tout en maximisant leurs profits. Pour ces entreprises, l’innovation est non seulement une nécessité pour garder une avance concurrentielle, mais aussi un moyen de répondre aux attentes des marchés financiers.
Une course effrénée à l’innovation sous pression financière
Les grandes compagnies technologiques ont des besoins en capitaux gigantesques. Le développement de nouvelles technologies exige des investissements colossaux et un renouvellement constant de l’infrastructure, ce qui engendre des coûts exponentiels. Or, sur les marchés financiers, l’imprévisibilité est un risque à éviter à tout prix (Même si c’est pourtant l’instabilité et donc le risque qui génère le plus de richesse…). Investir dans des machines et des infrastructures informatiques est prévisible et rassurant. À l’inverse, la gestion des ressources humaines, notamment les développeurs, est une variable incontrôlable : leur recrutement, leur rétention et leur licenciement sont coûteux et imprévisibles. Et les investisseurs n’aiment pas l’imprévisibilité.
L’eldorado des compagnies technologiques : une IA qui code toute seule
Le rêve ultime de TOUTES ces entreprises est simple : une intelligence artificielle capable de coder seule. Cela réduirait leur dépendance aux développeurs humains, diminuant ainsi leurs coûts salariaux et augmentant leur marge bénéficiaire. Un tel Graal leur permettrait de minimiser l’intervention humaine tout en optimisant leur rentabilité, un point crucial pour satisfaire les exigences toujours plus élevées des actionnaires.
Mais pour atteindre cet objectif, il faut énormément de ressources : des bases de données gigantesques pour entraîner les modèles, des infrastructures de calcul surpuissantes et une quantité d’énergie colossale. La compétition pour les ressources informatiques et énergétiques est donc féroce, et chaque entreprise rivalise pour bâtir des centres de données toujours plus gigantesques et plus efficaces.
L’énergie au cœur de la bataille
L’un des enjeux les plus sous-estimés de cette course technologique est la consommation énergétique. En effet, entraîner des IA comme les modèles de langage (LLM) nécessite une puissance de calcul phénoménale. D’où l’émergence de projets titanesques de datacenters couplés à des centrales nucléaires.
Les États-Unis, avec le projet Stargate, investissent massivement dans cette direction. L’Europe collabore avec l’Inde sur un projet de 200 millions d’euros, tandis que la Chine, sous une censure stricte, prétend rivaliser avec OpenAI à des coûts bien inférieurs grâce à l’open source. Cette affirmation, largement relayée par les médias, est pourtant avant tout une manœuvre stratégique dans la mesure ou leur industrie de la tech est largement subvensionnée par le gouvernement, pour semer le doute dans les marchés occidentaux et les pousser à s’interroger sur leurs investissements en IA.
Un paradoxe technologique : de la messagerie à l’IA assistante
Il est intéressant de noter le paradoxe de cette révolution technologique. Pendant des années, les entreprises de la tech ont vendu des outils visant à améliorer la productivité, notamment le courriel, qui était censé optimiser la communication. Aujourd’hui, elles proposent des assistants IA comme Microsoft Copilot pour organiser ce chaos qu’elles ont elles-mêmes créé !
Prenons l’exemple de la gestion des courriels. Il est indéniable que Copilot peut améliorer l’efficacité au travail. Mais comment expliquer que ces mêmes entreprises qui ont laissé proliférer les spams et les courriels inutiles proposent aujourd’hui une IA pour nous aider à gérer ce désordre ? Ce retournement de situation est révélateur de leur logique économique : créer un problème pour ensuite vendre la solution.
L’IA : un copilote ou un véritable assistant intelligent ?
Je crois fermement à l’utilité de l’intelligence artificielle dans nos activités quotidiennes. Cependant, l’IA que j’attends n’est pas un simple « copilote » mais un véritable assistant qui comprend mes besoins et les anticipe intelligemment.
Prenons un cas concret : si je me bloque trois heures pour travailler sur des supports de formation Power Apps, je veux que l’IA anticipe sur ma séance de travail en préparant et proposant déjà des contenu, filtre mes notifications et ne me présente que celles en rapport avec mon travail en cours. Voilà ce que signifie réellement améliorer la productivité. L’IA ne devrait pas se contenter d’organiser des courriels ; elle devrait m’aider à anticiper et rester concentré sur l’essentiel.
Un investissement motivé par l’intérêt des grandes compagnies
Ne nous méprenons pas : si les grandes compagnies investissent massivement dans l’IA, ce n’est pas uniquement pour améliorer votre productivité, mais avant tout pour financer leurs propres projets d’expansion et satisfaire leurs actionnaires. Les véritables gains pour votre entreprise ne viendront pas automatiquement de ces outils.
Votre objectif doit être clair : utiliser l’IA non pas parce qu’on vous l’impose, mais parce qu’elle apporte une réelle valeur ajoutée à votre organisation. Être un bon partenaire de ces géants, notamment avec Microsoft Copilot, signifie avant tout s’assurer que ces outils deviennent des moteurs de rentabilité et d’efficacité, et non des gadgets coûteux imposés par le marché.
L’IA ne doit pas être un simple assistant passif. Elle doit être un véritable pilote de vos processus, un outil stratégique qui vous aide à générer du profit et à optimiser vos opérations. À vous de décider comment l’utiliser intelligemment, pour ne pas devenir simple spectateur d’une révolution technologique pensée avant tout pour les intérêts des grandes compagnies.
Alors on fait quoi !? On attend ?
Et bien non, on attend pas, mais on va chercher la valeur essentielle de ce nouvel outil: Sa capacité à analyser rapidement de très gros volumes de données et à synthétiser ses résultats dans le language adapté. Créer des documents, pourquoi pas… Mais sur la base de VOTRE héritage documentaire qui n’est pas obsolète par exemple.
Concrêtement? Vous avez dans votre compagnie aujourd’hui des centaines de silos de données qui contiennent les journaux de vos applications qu’ils se trouvent sur les serveurs ou sur les ordinateurs de vos collaborateurs. Appliquez les mêmes méthodes que ces compagnies: Rassemblez vos données dans un Datalake par exemple. Savez-vous qu’il est possible que vos licences actuelles vous permettent peut-être déjà d’utiliser « Onelake »?! 😉
Ensuite? Commencer à analyser ces données car elles contiennent une description du fonctionnement réel de votre organisation. Elles vous permettront de prendre le pouls de votre entreprise toute entière en plus de vous aider à analyser les processus et méthodes existantes et réellement appliquées dans vos opérations.
Vous ne savez pas comment faire? Ça tombe bien, c’est exactement l’idée du Task Mining et du Process Mining. Comprendre le fonctionnement réel de vos opérations pour décider ensuite ceux qui devront être optimisés et surtout dans quel ordre. Votre modernisation des systèmes doit s’appuyer sur une réelle stratégie qui elle doit pouvoir être confortée par une compréhension honnête de vos opérations.